Skip main navigation

Les Digital Natives, sont-ils les héros de la transformation digitale ?

De mon point de vue, ils ne seront ni les héros ni les uniques acteurs mais plutôt les facilitateurs de cette transformation.
digital natives

Presque nés avec des outils informatiques dans la main, les “digital natives” sont un peu considérés comme des “supermen” ou “superwomen” allant voler au secours des entreprises qui ne savent pas encore comment aborder leur “transformation digitale”. Des héros sans qui cette « mutation » vers le tout numérique ne serait pas possible. De mon point de vue, ils ne seront ni les héros ni les uniques acteurs mais plutôt les facilitateurs de cette transformation.

A l’aise avec les outils numériques mais pas révolutionnaires

Une étude intitulée « La relation de la Génération Y au numérique », menée dans le cadre de Chaire Gem Orange « Digital Natives » et du Think Tank « Futur numérique » de Mines Telecom par Carine Dartiguepeyrou, auprès de jeunes diplômés de moins de 30 ans travaillant dans de grandes entreprises est riche d’enseignements sur leur rapport au numérique.

Elle nous apprend en effet, que ces jeunes n’utilisent pas du tout le mot numérique et rarement le terme de digital, ils leur préfèrent les termes informatiques, logiciels, réseaux… Se considèrent-il comme des acteurs ou experts du numérique ? Absolument pas ! Hormis, ceux qui travaillent dans des entreprises comme Google et qui considèrent leur métier comme un devoir envers le numérique.

La majorité des jeunes professionnels, voit seulement dans le digital, des outils à utiliser. Ces derniers étant considérés comme utiles, efficaces, sources de gain de temps et qui leur permettent de travailler à distance, de chez eux voir en continu quand il s’agit de correspondre avec des collègues internationaux. Une minorité des répondants admet qu’ils peuvent être chronophages ou inefficaces quand ils sont mal utilisés ou mal conçus. Autre constat moins surprenant cette fois : ils reconnaissent être plus à l’aise que leurs collègues de plus de 45 ans. Ces résultats sont pour moi le signe que ces jeunes sont comme la plupart des jeunes de tous temps, ils savent utiliser à fond ce que leur époque leur offre.

Pour autant, cette génération voit-elle dans ces outils un moyen d’innover ou de révolutionner les façons de faire dans l’entreprise ? Pas nécessairement. Prenons pour exemple le mail qui est considéré un facilitateur de contacts et de collaboration, permet de faire tomber certaines barrières hors hiérarchie mais ne la remet pas en cause et encore moins la nécessité de la respecter. (70 à 95 % du temps de travail est passé à communiquer via les mails et à travailler sur l’ordinateur. Le temps consacré au téléphone est estimé de 5 à 30 %)

Une priorité : l’intégration à l’entreprise

Et c’est sur ce dernier point que l’étude me parait particulièrement intéressante voire surprenante car elle démontre bien que l’outil numérique permet à cette génération d’ouvrir des portes qu’elle n’ose pas franchir. En effet, la majorité des interviewés donne une vision très conventionnelle de l’entreprise où l’important est de travailler son intégration politique à l’entreprise et son relationnel. Pour eux, tout est question de culture d’entreprise quand il s’agit de faire bouger les lignes. Ils ne se considèrent pas comme des agents de la transformation numérique mais cherchent plutôt à s’adapter à ce qu’ils perçoivent comme étant la norme et la règle au sein de leur entreprise. On constate là que nous ne sommes pas face à une problématique de génération mais d’envie. D’ailleurs parmi les jeunes questionnés, rares sont ceux qui veulent casser les codes. Ce profil de « Change Marker » nous le retrouvons quand ces jeunes ont été recrutés pour cela ou bien chez les créateurs de “jeunes pousses” qui veulent bouleverser les habitudes et se sentent plus libres de le faire en étant leur propre patron. D’autant que le numérique a rendu moins difficile certains formalités administratives et financières comme avec le financement participatif.

Pour conclure, dans l’enjeu de la transformation numérique, les facteurs âge ou générationnels n’expliquent pas tout. Les jeunes de moins de 30 ans banalisent l’usage du numérique mais ne s’en servent pas pour bouleverser les codes du monde de l’entreprise. Au contraire, ils recherchent avant tout leur intégration. Ceux voulant bousculer les codes préfèreront créer leur propre entreprise. Nous sommes bien là face à une problématique d’envie.

Et si le patron d’une cinquantaine d’années, décide que la transformation numérique c’est maintenant, nul doute que ses jeunes collaborateurs de moins de trente ans, le suivront et seront actifs dans ce changement.

Par Renaud Cornu-Emieux le 21 septembre 2015

This article is from the free online

Transformation digitale des services et des entreprises

Created by
FutureLearn - Learning For Life

Reach your personal and professional goals

Unlock access to hundreds of expert online courses and degrees from top universities and educators to gain accredited qualifications and professional CV-building certificates.

Join over 18 million learners to launch, switch or build upon your career, all at your own pace, across a wide range of topic areas.

Start Learning now