Libération et identification des EAFGA

Selon les Principes de Paris (2.6):

“la libération comprend le processus de désarmement et de démobilisation formel et contrôlé des enfants d’une force armée ou d’un groupe armé, ainsi que les moyens informels par lesquels les enfants partent en s’échappant, en étant capturés ou par tout autre moyen. Elle implique une dissociation de la force armée ou du groupe armé et le début de la transition de la vie militaire à la vie civile. La libération peut avoir lieu pendant une situation de conflit armé ; elle ne dépend pas de la cessation temporaire ou permanente des hostilités. La libération ne dépend pas du fait que les enfants doivent renoncer à leurs armes.”

Lorsqu’elles travaillent à la libération des enfants, les organisations et les institutions doivent tenir compte des éléments suivants :

• Les EAFGA ont le droit à la libération et à la réintégration à tout moment, y compris en plein conflit, sans condition préalable.
• L’identification et la libération des enfants, y compris des filles, ne doivent pas être retardées pendant les négociations des accords de paix.
• La sortie semble être une combinaison de deux processus : la désistance (arrêt des activités pour le groupe, y compris les activités de soutien) et le désengagement (désincorporation et désidentification en tant que membre du groupe).
• La neutralité est souvent difficile, voire impossible dans certains contextes. Certains enfants n’ont d’autre choix que de prendre parti pour survivre, parfois en changeant de camp.
• L’identification des enfants peut se faire par le biais d’un processus formel pendant la démobilisation ou d’une démobilisation informelle par le biais d’une évasion par exemple. Dans ce cas, l’identification a lieu lorsque les enfants sont déjà de retour dans leur communauté.

Processus de conception du programme de libération et d’identification

Comme pour la prévention, le processus de conception du programme de libération comprend 4 étapes :

1. La première étape porte sur l’organisation des informations en fonction des questions de recherche sélectionnées lors de l’analyse du contexte.
2. La deuxième étape consiste à tenir compte des approches de libération
3. La troisième étape est le développement des objectifs et des résultats de la libération.
4. La quatrième étape consiste en une réflexion sur la libération et l’identification des interventions qui sont pertinentes pour votre contexte, en utilisant le cadre socio-écologique.

Organiser les données

Les lignes directrices proposent 6 questions relatives à la libération.

1. Quels sont les rôles et les responsabilités des garçons et des filles pendant la période d’association, y a-t-il des différences en fonction de l’âge/du sexe/de l’origine ethnique ou d’une autre caractéristique (Evaluation des besoins – Consultation des EAFGA) ?
2. Comment les garçons et les filles sont-ils libérés (modes de libération formels ou informels) et identifiés, y a-t-il des différences en fonction de l’âge/du sexe/de l’ethnie ou d’une autre caractéristique (Evaluation des besoins – Consultation des EAFGA) ?
3. Comment la communauté humanitaire peut-elle soutenir les pratiques existantes des familles et des communautés et contribuer à la libération en toute sécurité des garçons et des filles ? (Consultation des EAFGA – Analyse des parties prenantes)
4. Comment l’accès et le contrôle des ressources influencent-ils la prévention du recrutement et de l’utilisation, la libération et la réintégration des filles et des garçons ?
5. Comment les préoccupations de sécurité influencent-elles la prévention du recrutement et de l’utilisation, la libération et la réintégration des filles et des garçons ?
6. Comment les normes sociales et culturelles influencent-elles la prévention du recrutement et de l’utilisation, la libération et la réintégration des filles et des garçons ?

Les résultats de ces questions de recherche permettront de concevoir des programmes de libération.

Tenir compte des approches clés de la libération et de l’identification

La libération formelle implique le transfert officiel des enfants des forces armées et des groupes armés à un tiers désigné pour leur prise en charge et leur protection. De tels processus devraient être accessibles à tous les enfants associés aux forces et groupes armés, comme première étape du retour à la vie civile. Les gouvernements nationaux ont la responsabilité de faciliter la libération des enfants associés aux forces et groupes armés sur leur territoire, conformément aux cadres juridiques internationaux. Dans la pratique, certains gouvernements peuvent ne pas vouloir ou ne pas pouvoir assumer ce rôle. Les acteurs du maintien de la paix et de la protection de l’enfance jouent donc souvent un rôle clé. Cependant, des efforts doivent être faits pour accroître la responsabilité et la capacité des gouvernements à faciliter un tel processus.

La libération formelle des enfants peut prendre diverses formes, notamment :

• Par le biais de protocoles de transfert signés avec les forces armées et les groupes armés.
• Sur les sites de cantonnement, les autorités de DDR peuvent identifier les enfants lors de la visite des casernes.

La libération informelle peut prendre diverses formes, avec ou sans le consentement des groupes et forces armés. La libération et la sortie informelles peuvent se produire dans des situations où il n’y a pas de programme de libération et de réintégration des enfants, où les acteurs de la protection de l’enfance ont peu d’accès ou d’influence ou dans des endroits où il existe des programmes de libération en cours. Les mécanismes informels de libération sont aussi souvent plus rapides et plus faciles à gérer pour les enfants.

Les enfants quittent les forces et les groupes armés de manière informelle par différents moyens, tels que :

• Les enfants s’échappent en fuyant par eux-mêmes ou avec le soutien de civils.
• Les enfants peuvent se présenter à la police, à l’armée ou aux forces de maintien de la paix pour demander de l’aide.
• Les enfants peuvent être vaguement affiliés à un groupe armé, mais cette affiliation s’estompe au fil du temps, au fur et à mesure que les raisons de s’associer diminuent.
• Les enfants peuvent être libérés par la force armée ou le groupe armé ; parce qu’ils sont malades ou blessés et ne sont plus utiles, ils peuvent être abandonnés après une défaite ou la force armée ou le groupe armé craint des poursuites, ou par compassion, etc.
• Les enfants peuvent être libérés à la suite de négociations entre les membres de la communauté locale et les acteurs armés.

Les enfants qui ont quitté de manière informelle les forces armées et les groupes armés retournent dans la communauté et peuvent alors être identifiés de différentes manières :

• Par le biais de comités de protection de l’enfance dont les membres ont été formés à l’identification et à l’orientation en toute sécurité.
• Par des prestataires de services de santé, de soutien psychosocial ou d’éducation par exemple, qui ont été formés.

Développer des objectifs et des résultats en matière de diffusion et d’identification

Les objectifs reflètent les changements attendus du programme de libération, qui est le but du projet.

Les résultats reflètent les multiples changements attendus à la fin du projet pour atteindre l’objectif.

Les résultats peuvent s’articuler autour des processus de libération formels et informels, ou autour des niveaux socio-écologiques.

Vous pouvez également consulter les pages 85 à 88 des lignes directrices pour plus d’informations.