Communiquer sur les vaccins avec les personnes vivant en prison

Vous trouverez ci-dessous une vidéo de Paula, qui travaille pour le Prison Reform Trust au Royaume-Uni et qui a vécu l’expérience de la prison. Elle nous parle de ce qu’elle considère comme des stratégies de communication efficaces autour de la vaccination pour les personnes placées sous main de justice.

Voici ce qu’elle dit:

0:00 Bonjour à tous. Je m’appelle Paula Harriott et je travaille pour le Prison Reform Trust à Londres, où je suis responsable de l’engagement des prisonniers, ce qui signifie que je suis souvent en prison dans le cadre de mon travail et que j’écoute constamment les prisonniers parler de leurs expériences de vie. En plus de cela, je suis une ancienne détenue, donc j’ai l’impression d’avoir une expertise à offrir dans ce domaine, ainsi qu’une personne qui a également vécu dans des prisons pendant quatre ans. Ce que je sais de la vaccination, c’est qu’il faut savoir que les détenus ne font pas confiance à l’information pour entamer une conversation avec eux sur la vaccination.

0:40 Ils ont une tendance naturelle à ne pas faire confiance à l’information parce que lorsque vous êtes en prison, il y a une légère, une énorme méfiance que toute information que l’on vous donne a un but néfaste. Par conséquent, si vous essayez d’avoir une conversation avec des prisonniers sur la vaccination, commencez par comprendre comment vous allez combler ce fossé de confiance. Notre travail avec l’UKHSA nous a permis de comprendre qu’une bonne façon de commencer est d’entamer des conversations rassurantes, de ne pas essayer de dicter le cours des choses, mais d’exposer les détenus à un plus large éventail d’informations sur les vaccinations.

1:31 De nombreux détenus ne viennent pas d’un milieu où ils comprennent ce qu’est un vaccin, ce qu’il fait, comment il agit sur la physiologie, quelles sont les procédures d’approbation, quelles sont les garanties pour la vaccination. Et ils voudront savoir que toute information que vous leur donnez provient de sources indépendantes. Elles ne proviennent donc pas directement de la prison, mais d’un professionnel de santé indépendant. Si vous pouvez donc faire appel à des agences de santé locales ou nationales pour rassurer les gens sur le fait que vous n’essayez pas de les duper ou de les pousser à faire quelque chose de dangereux, ce sera très utile. Par ailleurs, les prisonniers sont souvent préparés au pire. Ils ont vécu de mauvaises choses dans leur vie.

2:17 Ce sont des personnes qui, si vous leur dites qu’il y a une chance sur un million d’avoir un quelconque effet secondaire de cette vaccination, penseront naturellement qu’elles seront cette chance sur un million. Ce qui est utile dans ces moment-là, c’est de leur donner des exemples : oui, il y a un risque d’effet secondaire, mais en réalité les risques sont beaucoup plus élevés si vous ne vous faites pas vacciner, et plus de personnes mourront de l’infection que de la vaccination. Essayez d’avoir une conversation réfléchie sur les risques. N’essayez pas de le minimiser ou de l’ignorer, mais faites-le remonter à la surface pour que les gens puissent avoir une conversation sincère avec vous à ce sujet.

3:00 Et je pense qu’il est très important de reconnaître que les gens seront nerveux et n’auront pas confiance en eux lors de cette conversation. Il faut donc faire preuve de détermination et d’intentionnalité, partager autant d’informations que possible et essayer de créer un espace pour que les gens puissent exprimer leurs préoccupations plutôt que de les faire remonter à la surface en un clin d’œil. Il suffit de prendre le temps, de dire la vérité, d’être authentique et d’emmener les gens dans le voyage.