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Les antioxydants et le cerveau

In this article, we discuss the effect that antioxidants such as flavonoids could have on the brain.
blueberries on white ceramic plate
© Brandon Wilson @Unsplash

Qu’est-ce que l’oxydation ?

L’oxydation est un processus chimique qui se produit pratiquement partout dans la nature et qui implique le transfert d’électrons d’un atome à un autre. Mais quand on parle de biologie et de notre santé, on ne s’intéresse qu’à certaines de ces réactions. Ce qui nous préoccupe en particulier, c’est la présence des dits « radicaux libres ». Il s’agit de molécules ou d’atome auxquels il manque un électron et qui vont facilement le « voler » à d’autres molécules ou d’autres atomes.

Lorsque la réaction d’oxydation implique un radical libre et les lipides qui composent les membranes d’une cellule, elle peut déclencher une réaction en chaîne qui, si elle n’est pas contrôlée, peut endommager la cellule et entraîner sa mort. Les radicaux libres peuvent également attaquer des enzymes et des protéines dont la cellule a besoin pour son fonctionnement. L’ADN est également sensible à l’oxydation, et les lésions de l’ADN peuvent, à leur tour, entraîner le vieillissement et la mort des cellules ou, dans certains cas, des mutations cellulaires et un cancer.

Il n’est donc pas surprenant que pratiquement tous les êtres vivants aient développé des systèmes pour se protéger de l’oxydation, par la neutralisation rapide des radicaux libres et des produits toxiques qu’ils génèrent.

Pourquoi le cerveau est-il particulièrement sensible à l’oxydation ?

En raison du degré élevé d’utilisation de l’oxygène, du taux élevé d’acides gras insaturés dans sa membrane cellulaire, et des mécanismes relativement faibles de défense par des antioxydants.

Ainsi, l’accumulation excessive d’espèces réactives de l’oxygène (radicaux libres) et de produits de peroxydation des lipides dans le cerveau peut être en partie responsable de la pathogenèse de troubles neurologiques, tels que les maladies de Parkinson et d’Alzheimer.

Le rôle des antioxydants alimentaires

Heureusement, il existe des composés biologiquement actifs, appelés antioxydants, qui peuvent contrer cet effet.

Ces composés, comme les flavonoïdes par exemple, peuvent facilement être apportés par notre alimentation. Les flavonoïdes correspondent à une classe très répandue de composés possédant des propriétés antioxydantes. Les apports en flavonoïdes sont très souvent assurés par la consommation de fruits, d’épices et de légumes. Cependant, pour atteindre les cellules cérébrales, ils doivent être absorbés par notre intestin puis traverser la barrière hémato-encéphalique (BHE) ou la barrière hémato-liquidienne.

Il est prouvé que certains flavonoïdes tels que la quercétine, qui est présente dans les oignons, franchissent cette barrière sans avoir besoin de mécanismes de transport. Il a également été démontré que d’autres flavonoïdes, tels que les isoflavones de soja et leurs métabolites, pouvaient passer à travers la barrière hémato-liquidienne en utilisant le transporteur des hormones thyroïdiennes, même s’ils ne sont pas ces dites hormones !

Une fois absorbés dans le sang et transportés dans le cerveau, les antioxydants peuvent prévenir le stress oxydatif dans les cellules du cerveau. Cette capacité est particulièrement importante, car le cerveau adulte cesse pratiquement de remplacer les neurones morts ou sur le point de mourir.

Existe-t-il des études montrant des effets des flavonoïdes sur le cerveau ?

La majorité des études ont en fait exploré la relation entre les flavonoïdes et la santé cardiovasculaire. Des études épidémiologiques et observationnelles ont constaté qu’une consommation de grandes quantités de flavonoïdes était liée à une baisse de la pression artérielle ou, de manière générale, à une meilleure santé cardiovasculaire.

Cependant, des études utilisant des techniques de neuro-imagerie ont découvert que même un seul repas riche en flavonoïdes pouvait induire une augmentation à court terme du flux sanguin vers le cerveau en raison de l’effet de ces composés sur les cellules endothéliales, les cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins et dont nous avons parlé au cours de la première semaine de ce cours.

Il semblerait toutefois qu’un régime riche en flavonoïdes ait des effets à long terme associés à une augmentation du nombre de connexions entre les neurones. Faire, refaire et renforcer ces connexions est le principal moyen par lequel le cerveau peut stocker les informations et s’adapter aux changements de l’environnement et à l’écoulement du temps, un processus appelé neuroplasticité.

Si les flavonoïdes ont un effet sur le cerveau, peuvent-ils aussi avoir un effet sur notre cognition ou sur notre humeur ?

Malheureusement, les études de ce type sont beaucoup plus compliquées à réaliser, et les résultats peuvent être difficiles à interpréter. Certaines études ont constaté un effet positif des flavonoïdes sur les tests cognitifs, mais d’autres non. Bien qu’il y ait un certain consensus autour de l’idée selon laquelle les flavonoïdes peuvent améliorer notre santé cardiovasculaire, nous n’avons pas de certitude en ce qui concerne leurs effets sur l’humeur et la cognition.

Où peut-on trouver des flavonoïdes ? Ne nous en procurons-nous pas déjà suffisamment ?

Les flavonoïdes sont présents dans un très grand nombre d’aliments végétaux, parmi lesquels les agrumes, le cacao et le thé, le soja et les légumineuses. Les fruits et légumes bleutés et rouges, comme les baies, les oignons rouges, les pommes, de même que certains légumes verts comme le chou frisé ou le brocoli, en contiennent également.

Puisque les flavonoïdes sont si répandus, nous pourrions facilement supposer que nous en consommons suffisamment lorsque notre alimentation est équilibrée. Pour autant, les flavonoïdes ne sont pas toujours facilement absorbés dans la circulation sanguine, et ils sont métabolisés rapidement.

C’est pour cela que les études utilisent des doses de flavonoïdes nettement plus élevées que ce qu’on pourrait trouver dans le réfrigérateur de tout un chacun. Une étude a révélé que l’apport moyen en ces composés était d’environ 400 milligrammes par jour, ce qui est inférieur au seuil de ce qui serait nécessaire pour voir un quelconque effet.

Pour donner un exemple : un effet positif des flavonoïdes sur la pression artérielle a été observé dans une tribu au Panama, mais les membres de cette tribu consomment quasiment un gramme de flavonoïdes par jour, soit plus du double de la quantité observée chez les Européens !

On pourrait certes augmenter notre quantité d’aliments riches en flavonoïdes pour améliorer notre santé. Cependant, en l’absence de conclusion indéniable concernant leurs effets sur le cerveau et le psychisme, il n’est probablement pas valable d’investir dans l’achat de compléments.

Manger plus de fruits et de légumes, par contre, peut augmenter les apports en flavonoïdes et en d’autres antioxydants naturellement présents, et constitue un choix plus judicieux sur le long terme.

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La nourriture et l’esprit : relation entre l’alimentation, l’intestin et le cerveau

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